J'aime bien travailler. Mais ça dépend des jours.

Qu'est-ce que je fais de ma vie ? C'est une bonne question.
Après avoir finalement retrouvé un job en CDI depuis le 1er mars, me voilà de retour au chômage. Et cette fois, contrairement à la précédente, c'est un choix. J'ai délibérément choisi d'arrêter de bosser, sans pour autant avoir d'autres alternatives ou opportunités à côté, en étant sûre de rien, à part qu'il s'agissait de la bonne chose à faire. J'ai préféré me jeter dans l'inconnu plutôt que de continuer un boulot qui me correspondait plus ou moins. Plus ou moins c'est là l'enjeu : j'ai souhaité me convaincre que je trouverai mieux ailleurs et que je ne voulais pas me contenter de seulement ça.
Mais est-ce que pour autant il y a mieux ailleurs ?
Ça non plus, j'en sais rien. On verra. Après avoir bossé depuis 2 ans maintenant pour deux entreprises très différentes (Etsy, boîte américaine vs. PrestaShop, boîte française) je pense surtout avoir cerné ce qui était meilleur me concernant. Alors que certains trouvent une gratification dans leur niveau de responsabilité, et trouvent justifié de bosser 40h/50h/60h par semaine si le taff en vaut la peine, j'ai compris maintenant que ce n'était pas du tout mon cas. Non pas que je n'aime pas travailler, au contraire, je suis très motivée et enthousiaste à l'idée de bosser sur des missions qui me plaisent, mais dans un certain cadre et surtout à certaines limites. J'estime que l'équilibre vie pro/vie perso est ce qui compte vraiment pour pouvoir s'épanouir dans le monde du travail (car oui, c'est possible). Et je parle du vrai équilibre, c'est à dire des horaires décents, une vraie déconnexion les soirs, week-ends, vacances, et la possibilité d'une flexibilité totale (adapter ses heures en fonction de sa vie perso, télétravail...).
Doit-on s'excuser de ne pas être un.e workaholic ?
Non, bien au contraire. On peut aimer et s'épanouir dans son travail de façon juste et mesurée. Je ne vois pas bien l'intérêt du présentéisme, de la surveillance et du micromanagement dans le monde du travail d'aujourd'hui. Personnellement, ça a plutôt tendance à me faire partir en courant. Je crois et je sais que l'on peut adorer son boulot sans pour autant y consacrer sa vie : tout est une question de balance encore une fois. Il est également possible d'aimer encore plus son boulot si celui ci nous permet de développer à côté des projets personnels ou de consacrer notre temps libre à autre chose qui nous tient à coeur (famille, voyage, bénévolat, musique... la liste est longue!). Certains pensent que le travail est ce qui nous définit et nous fait trouver notre place dans la société ; c'est sans doute vrai d'une certaine manière mais le travail ne doit pour autant pas être la seule chose qui nous définit. À quel point serait-ce réducteur de se considérer uniquement par l'intitulé notre poste ? Qu'est-ce que ça veut dire, que toutes les personnes sans emploi ou retraité n'ont plus d'identité propre ? Souvent quand je rencontre quelqu'un qui me demande ce que je fais dans la vie, j'ai plusieurs fois répondu "je chill" haha parce que je n'avais pas forcément envie ni besoin de mettre en avant mon travail dans un premier temps.
Doit-on s'excuser de vouloir se sentir bien au taf et avoir un boulot idéal ?
Parfois j'ai l'impression qu'il paraît utopique de vouloir trouver un boulot épanouissant sur tous les points de vue. Comme si il fallait se contenter de ce qu'une entreprise x ou y veuille bien dénier nous accorder. Pour ma part, je considère que le boulot idéal, dans la boîte idéale, ça existe. Il faut simplement prendre le temps de chercher, et surtout ne pas culpabiliser si l'on ne se sent pas 100% bien au travail et dans un travail. Il y a évidemment beaucoup de facteurs qui rentrent en compte dans la construction du boulot idéal mais en quoi serait-ce incroyable de vouloir cocher toutes les cases ? On parle beaucoup de "bonheur au travail" et de "chief happiness officer" et plus qu'un phénomène de mode ou de société, ces sujets permettent d'ouvrir la voie à des problématiques beaucoup plus profondes : comment expliquer les burn-out ou bore-out si il n'y a pas un vrai problème de fond ? Alors, pour ma part, je pense que la prochaine fois j'ai réfléchirai deux fois devant l'opportunité d'un nouveau poste.
Et pour moi c'est quoi la suite ?
Rien de précis pour le moment. J'envisage cette nouvelle période de chômage comme quelque chose de très positif. Déjà, je vais passer plus de temps à développer Roukeys et à essayer enfin d'en faire vraiment quelque chose. Ensuite, bien sûr, je vais tenter de retrouver un poste en CDI dans une boîte avec qui je serais sur la même longueur d'onde. Donc je ne suis pas pressée et je préfère prendre mon temps pour trouver le perfect fit. Enfin, c'est bientôt l'été donc c'est effectivement beaucoup plus agréable de se dire que je vais avoir du temps libre pour partir où je veux. Cette fois, l'inconnu a vraiment un goût très agréable et je suis bizarrement détendu quand je pense à mon avenir, ou plutôt mon non avenir. Avoir quitté mon travail s'est finalement révélé être comme une libération et j'ai eu l'impression d'enfin prendre une décision qui me permet de véritablement reprendre le contrôle de ma vie.
En attendant, bien sûr, si vous entendez parler d'un poste dans une entreprise sympa en social media / marketing / brand content / partnerships vous me dîtes, on sait jamais ;-)
Et pour ceux qui y pensent depuis qu'ils ont lu le titre, c'est cadeau :